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En ces quelques années, notre entreprise est passée d'un "service public" à une "délégation de service public" et d'un "monopole d'état au service du public" à "une société privée en situation de monopole".
Ces changements ont modifié profondément les orientations stratégiques de notre entreprise. A commencer par une optimisation de la ressource salariale que les cheminots payent plein pot. Aucun service n'a echappé aux restructurations, que ca soit par la mise en place de nouvelles organisations mortifères (petits collectifs, prosur, atout conduite, maintenir demain, etc...) ou par la suppression de postes directement. Cette politique a pour premier objectif de réduire le nombre d'agents sur le terrain mais aussi d'augmenter les responsabilités des agents sans en augmenter les qualifications. Ainsi nombreuses sont les tâches (comme du management) anciennement dévolues avant aux qualifications supérieures à être maintenant incluses dans une qualification inférieure sans compensations. Et ce genre de logique s'applique en cascade à tous les niveaux de l'entreprise.
La première conséquence immédiate de cette hausse des responsabilités et de charge des agents est une augmentation générale du stress au travail. Malgré les sondages orientés et mensongers que la direction essaye de produire pour le camoufler, le stress au travail et ses conséquences dévorent notre entreprise de l'intérieur. La réalité, c'est des tensions au travail pour atteindre des objectifs qui mènent à des burn-outs, harcèlements, démissions, désengagement du métier, etc... Aujourd'hui, tous les cheminots connaissent une situation préoccupante en lien avec le stress, il n'existe pas un service, pas un lieu de travail épargné par ce fléau. Tous les voyants sont au rouge, tous les organismes alertent mais aucun virage, à part avec quelques opérations communications, n'est entamé par la direction. Elle préfère augmenter sa part de bénéfices nets avec les économies sur la masse salariale.
La deuxième conséquence immédiate de ces restructurations, c'est une baisse alarmante du niveau de sécurité. Hausse des accidents du travail en lien avec les vetustés, fatigue des personnels, formations réduites et moins qualitatives, tâches de sécurité allouées à des classes inférieures sans formation sérieuse ni niveau d'exigence, mises en concurrence entre productivité et sécurité des circulations, etc... Aujourd'hui, tous les cheminots connaissent une situation préoccupante en lien avec la securité, il n'existe pas un service, pas un lieu de travail épargné par ce fléau. Tous les voyants sont au rouge mais aucun changement n'est abordé par la direction. Bien au contraire, on constate une nonchalance de plus en plus importante sur la notion de responsabilité de l'employeur diluée dans le mille-feuille de cadres supérieurs sans compétence de terrain.
Ce constat catastrophique explique en partie le "malaise cheminot" qui s'applique aussi bien aux anciens qu'aux nouveaux embauchés. La fin du recrutement au statut entraîne par exemple chez les nouveaux embauchés une individualisation du salarié quand, au contraire, l'adhésion à une corporation collective était un facteur de l'implication au travail et donc facteur de securité. Aujourd'hui nous avons une direction totalement deconnectée du terrain par des strates hierarchiques déresponsabilisées prenant des décisions aberrantes comme la mise en place de logiciels coûtant plusieurs millions non-optimisés qui ralentissent même l'execution du service et ne sont mis en place que parce qu'il en a été décidé ainsi dans un bureau de la place aux étoiles envers et contre tous les retours réels d'experience.
La majorité des cheminots en service aujourd'hui ont pourtant à coeur de rendre service au public, ce genre d'engagement entraine bien sûr des conséquences organisationnelles et donc des conditions de travail particulières. Que ca soit des horaires décalés, des samedis/dimanches travaillés, des nuits, des déplacements, etc... tous les métiers en lien avec le terrain au chemin de fer ont des contraintes car les trains fonctionnent 24/24 et 7/7. En échange d'un départ plus tôt en retraite, de conditions de fin de carrière aménagées, de parcours professionels, d'aménagements de carrière de manière générale, les cheminots souffrent d'une grille de salaire plus basse que leur niveau technique réel ne devrait l'exiger. La transformation abordée plus haut profite allègrement des contraintes imposées à l'époque aux cheminots tout en faisant disparaître leurs compensations originellement prévues liées notamment au statut.
Produit d'une inflation record et d'un gel des salaires pendant dix ans, le constat est clair : les cheminots ne sont pas assez rémunérés par rapport aux contraintes de leurs métiers. Et à fortiori, trop de cheminots sont dépendants de primes qui sont elles-mêmes soumises aux aléas de la vie. La revendication d'augmentations des salaires est donc on ne peut plus réaliste. Ca passe par une augmentation réelle du traitement de base (donc de la grille salariale excepté les cadres supérieurs, bien assez payés pour ce qu'ils produisent) mais aussi par la mise en place d'un véritable 13e mois pour l'ensemble du personnel contractuel comme statutaire. Ces deux revendications sont les plus universelles, bien entendu qu'il existe aussi des revendications localisées à developper et d'autres générales que l'on pourrait demander pour tout le personnel mais aujourd'hui quel cheminot s'estime assez bien payé pour refuser un 13e mois et une hausse de 20% du salaire? Aucun alors commencons par exiger ce qui nous rassemble tous!
Partout les conflits locaux explosent, plus ou moins dispersés, plus ou moins gagnants, régulièrement des services sont en grève ou en conflit avec leur hiérarchie sur les salaires ou les conditions de travail et ce sur tout le perimètre national. C'est ainsi qu'est née l'idée par des syndiqués FO et des non-syndiqués d'un site pour regrouper tous les cheminots dans un conflit unique, la promesse d'une grève historique ne peut se faire qu'en s'apercevant de manière collective que nous la désirons tous. Et quel meilleur levier que celui des Jeux Olympiques? A moins de 6 mois de l'évenement, nous savons tous la catastrophe qui s'annonce sans l'engagement des cheminots. Jamais l'entreprise n'a eu autant besoin de nous et pourtant elle n'offre qu'une poignée de cacahuètes en échange d'une torsion complète de nos conditions de travail. La deconnexion des élites a encore frappé, la direction repète comme un canard sans tête que tout va bien se passer en croyant que nous allons accepter de sacrifier conditions de travail, confort et vie personelle pour cet évenement sans contrepartie cohérente. Montrons-lui à quel point elle se fourvoie en nous inscrivant et en inscrivant nos collègues, leurs collègues et tous les cheminots de France et de Navarre.
Ce site à pour but de montrer que ca ne se passera pas aussi facilement que dans le monde des bisounours. Ce n'est pas par de vaines promesses, ni par l'intervention d'un president racontant des mensonges sur le travail des cheminots et leur rémunération que nous serons convaincu. Si la direction veut que les trains roulents, que les cheminots soient au rendez-vous des JO alors elle doit s'atteler urgemment à deux choses : augmenter le traitement des classes 1 à 8 de 20% de manière perenne pour compenser une partie de l'inflation et instaurer un 13e mois par accords d'entreprises avant Juillet. Chaque promesse de grève, chaque inscription rend encore plus prégnantes ces revendications, il serait catastrophique pour la bonne tenue des JO que la direction n'en prenne pas la mesure immédiatement!
Alors, inscrivez-vous! Cheminots, promettons de faire grève si il n'y a pas satisfaction et montrons à la direction un front uni en vous inscrivant ici et en faisant monter le compteur!